Au commencement était le crayon
Je vous ai déjà parlé ici du travail que j’ai effectué pour BDM Live en réalisant l’affiche de l’édition 2019 du festival BDM Live. Pour cela, j’ai réalisé l’illustration du pirate, à l’ancienne, c’est-à-dire avec un crayon et du papier (oui, c’est complètement dingue) :
Après avoir réalisé l’affiche (j’ai déjà consacré un article sur la réalisation de l’affiche 2019 du BDM festival), l’équipe de BDM Live m’a demandé s’il était possible de décliner le visuel du pirate sur les t-shirts et les gobelets qui seraient disponibles lors du festival. J’ai bien entendu relevé le défi.
La délicate étape de la vectorisation d’une image bitmap
En effet, convertir une image « dessinée » en un ensemble de tracés vectoriels, n’est pas chose aisée, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer.
Tout d’abord, il faut prendre en compte les contraintes physiques de l’impression sur le produit fini. Dans le cas présent, le pirate sera imprimé sur un t-shirt et sur un gobelet, en sérigraphie, en 1 seule couleur. On peut bien entendu imprimer en 2, 3, 4 couleurs, ou plus encore, en sérigraphie; mais le prix n’est pas le même. La contrainte économique est donc bien souvent déterminante.
Cela signifie qu’il faut passer d’une illustration avec de multiples nuances (le coups de crayon de papier, plus ou moins prononcé) a une image avec une seule couleur (c’est 0 ou 1 et c’est tout). Cette opération se passe dans Illustrator, grâce à l’outil « vectorisation de l’image« . Tout réside dans un subtil dosage des paramètres liés à la tolérance des angles, des tracés, du bruit, et du seuil d’acceptation qu’on décide de chosir. En d’autres termes, on choisit la limite à laquelle on supprime ou non un élément de détail pour la vectorisation finale : soit on le passe en noir (ce sera imprimé en sérigraphie) soit on le passe à la trappe. Cela demande également du travail sous Photoshop pour nettoyer le dessin originel. On voit par exemple que tous les détails dans le chapeau n’ont pas été conservés sur la vectorisation.
Le travail réside dans un subtil équilibre : soit on garde trop de détails et l’image devient trop chargée et illisible; soit on enlève trop de détails et on perd l’esprit originel de l’illustration. On notera au passage que le visuel est sublimé avec une bonne bière Belenium de l’ami Nickox. 😉
Et comment on fait avec un t-shirt noir?
En effet, lorsqu’on doit imprimer un visuel sur un t-shirt noir, on fait face à un problème : on ne peut pas imprimer le visuel en noir au risque qu’il soit invisible bien entendu. On se dit alors qu’on va juste le passer dans une autre couleur, en jaune pour l’exemple de BDM Live. Mais là, c’est le drame :
On comprend alors qu’il va falloir « dessiner le tour du pirate » et non le pirate pour qu’il soit visible. Commence alors un travail sous Illustrator qui consiste à crayonner un contour autour du pirate pour le faire apparaître par contraste.
En effet, si on regarde bien, le dessin originel du pirate, qui était noir sur une feuille blanche, n’existe plus que par son négatif sur le t-shirt. Le noir du pirate étant maintenant le noir du t-shirt. Le jaune qui le fait apparaître n’est que son contour.
Pour aller plus loin et découvrir un peu plus BDM Live, je vous invite à lire cet article que j’avais écrit sur l’histoire de l’association à travers son logo ainsi qu’à visiter la page officielle de l’association BDM Live.